Le teigneux et l’irresponsable

teigneux : Qui a de la teigne. Personne hargneuse, tenace dans sa méchanceté.

teigne : Familier. Personne méchante, hargneuse, rancunière.

Le Larousse

L’hebdomadaire Le Point du 10/10/2018 titre sans rire pour illustrer une photo : « Le teigneux. Pourquoi Macron ne veut rien lâcher ? »

Le mardi suivant (16/10/18), se déroulaient les perquisitions chez les Insoumis avec les suites médiatiques que l’on connaît. Une occasion pour l’hebdo de reprendre son titre et d’illustrer ainsi cette fois une photo de Mélenchon, les yeux révulsés, etc… Mais non ! Il titre insolemment :  « Peut-on encore vieillir en France ? ».

Le magazine de François-Henri Pinault serait-il en train de retirer son soutien au plus jeune président de la Vème ? Va-t-il oser bientôt titrer sur la hausse de la CSG pour les retraités et leurs manifestations sous les banderoles de la CGT ?

Aucun risque en revanche avec le journal Le Monde. Certes, le quotidien a sorti l’affaire Benalla, mais pas un instant Xavier Niel et Matthieu Pigasse n’avaient imaginé que les choses allaient s’emballer à ce point.

Aussi, dès le 08/09/18, le quotidien de révérence, par la voix de son médiateur, osait faire son mea culpa : « Le Monde » a-t-il surjoué l’affaire Benalla ? »

Et le 17/10/18, il n’hésitait pas à titrer : « Non, la perquisition subie par Jean-Luc Mélenchon et LFI n’est pas « politique » » 

Ici, la mission était confiée aux fameux « déconneurs du Monde ». Sur leur site, ils portent fièrement leur mot d’ordre : « venons-en au faits ».

En fait, leurs supérieurs leur ont seulement de demander de répéter, à qui pourrait ne pas entendre ou vouloir ne pas entendre, la vérité officielle, celle qui devra être retenue. Autrefois, on disait « la pravda ».

Développant leur casuistique, ils n’hésitent pas à poser la question : « La comparaison avec Emmanuel Macron est-elle pertinente ? » Et ils ne se contentent pas de répondre par la négative. Ils se livrent à une analyse juridique époustouflante :

« Emmanuel Macron n’est pas parlementaire, mais chef de l’Etat. A ce titre, il est jugé « irresponsable » pour tous les actes accomplis dans le cadre de sa présidence. Il bénéficie, en outre, d’une inviolabilité, qui fait que, durant son mandat, aucune procédure ne peut être menée à son encontre, y compris sur des faits antérieurs à son élection. En clair, tant qu’il est à l’Elysée, il ne peut subir de perquisition. »

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/10/17/non-la-perquisition-subie-par-jean-luc-melenchon-et-la-france-insoumise-n-est-pas-politique_5370832_4355770.html

 

Etait-il nécessaire de rappeler combien le petit président est « irresponsable » depuis qu’il est parvenu aux responsabilités ?

Mais c’est le génie de la langue française de décrire ainsi le principe de la monarchie présidentielle établi par la constitution de la république gaullienne.

Si, sur un malentendu, Mélenchon, cet irresponsable teigneux, était parvenu aux responsabilités, il aurait lui aussi bénéficié de cette protection juridique, de cette irresponsabilité. Il aurait, cette fois, affirmer : « Je suis intouchable, je suis la République ». Et Mediapart serait alors entré dans l’opposition, et pourquoi pas, entré dans le maquis.

Bien entendu, les choses avaient été préparées en amont pour éviter une telle éventualité. Mais il n’est pas exclu que le problème se pose à nouveau. Mélenchon aura plus de 70 ans en 2022. Il aura peut-être passé la main. Macron en aura peut-être fait autant, quoique beaucoup plus jeune, mais il est déjà très usé, le petit teigneux. Bruno Le Maire est déjà prêt à reprendre le flambeau , mais il devra peut-être affronter Edouard Philippe dans une « primaire du centre-droite ».

C’est en prévision de cette éventualité que Macron le Teigneux, avec la complicité de la majorité du « quatrième pouvoir », tente dès aujourd’hui, mais avec difficulté, de présenter l’enjeu des prochaines élections européennes comme la confrontation entre de prétendus « progressistes » et de prétendus « nationalistes ». Ce scrutin n’a pas une importance  capitale puisque, sauf résultats vraiment catastrophiques, le souverain ne songera pas à une dissolution de sa majorité parlementaire, encore moins à sa propre dissolution par une abdication.

Mais, vu la politique « européenne » que mènent les gouvernants français, il n’est plus impossible de voir l’emporter sur le fil, en 2022, un candidat qualifié de « nationaliste » par ceux qui se prétendent « progressistes ». C’est ce qui s’est passé en Italie pour des élections législatives de 2018.

Si le vainqueur est issu d’une gauche qualifiée abusivement de « nationaliste » par Mediapart, une gauche inspirée, dira-t-on dans les « milieux autorisés », par un modèle latino-américain, ce sera alors le scénario brésilien. S’employer à le faire tomber à tout prix, au risque de susciter ensuite l’élection d’un Bolsonaro à la française, pas forcément un teigneux, mais une ou un irresponsable au sourire ravageur.

Le point teigneuxLe point Peut on encore vieillir en France

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