Cette fois, les sondeurs se sont un peu moins trompés. Bardella a fait, comme Glucksmann, un peu moins qu’annoncé : plus de 33 pour l’un, plus de 16 pour l’autre. La liste Aubry n’a jamais été donnée aux alentours de 10, même si certaines études commençaient à parler de quarté, et non plus de tiercé.
Les commentateurs n’ont pas été en reste. Le Figaro, Le Monde, Libération et Médiapart ont soutenu la gauche qu’ils aiment, celle de la PP et du PS; et fait semblant de soupçonner d’antisémitisme celle de la FI.
Les chaînes d’intox ont fait leur travail, CNEWS la campagne de Bordella et de Maréchal nous voilà, les autres ont cajoler Roussel et en pointer le danger Mélenchon.
Le spectacle gnangnan des résultats a été bouleversé par l’annonce de la dissolution que Bardella avait exigée un peu plus tôt dans la soirée.
La dissolution de l’assemblée nationale est aussi celle de sa présidente, et tous ces ministres qui s’imaginaient un destin national. Dissolution de Raphaël Attal, Yael Braun Pivet, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire etc….
Depuis les commentateurs professionnels se sont multipliés pour disserter sur l’état du génie présidentiel. D’aucuns ont supposé qu’il avait comme stratégie de diviser une gauche qui l’était déjà. Le surlendemain, « le mec » (selon le gazouillis de Sandrine Rousseau) a décidé que, quel que soit le résultat, il ne démissionnerait pas et qu’il penche plutôt vers Chirac que vers de Gaulle.
Les partis de gauche sont parvenus en catastrophe à jeter les fondements d’un Nouveau Front Populaire. Aussitôt, la classe dominante, par ses diverses courroies de transmission, a rappelé un principe de gouvernement : Plutôt Hitler que le Front Populaire. La formule avérée est : Plutôt Hitler que Blum. Elle a donc été actualisée : Plutôt Bardella/La Pen que Mélenchon.
Le CRIF a donné un des premiers coups de griffes en donnant des instructions à un PS d’ailleurs très disposé à les suivre.
Des représentantes de ce parti ont aussitôt été invitées dans les médias pour dire leur exigences : retrait de Mélenchon, qualification du Hamas comme organisation terroriste, dénonciation du prétendu antisémitisme de la FI et pendaison haut et court d’Adrien Quatennens.
Leur emboitant le pas, la blonde Anne Sophie Lapix a reçu Mélenchon pour lui demander s’il renonçait à être premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front Populaire. Il avait déjà dit la veille qu’il se sentait les capacités pour le poste mais ne demandait pas à être choisi. Puis elle lui a présenté une photo de Quatennens pour savoir comment il fallait le pendre. Mélenchon lui a répondu comme elle le méritait tant elle faisait montre de sa mauvaise foi. Une publication People en a conclu qu’il avait perdu son sang froid.
Depuis, il a décliné une proposition de débat avec Raphaël Attal et Jordan Bardella que lui proposaient TF1, FRANCE 2 et Raphaël Attal.
Rien n’y fait. Mélenchon n’est pas fair play. On lui demande de se faire hara kiri et il ne veut rien entendre.
L’accord électoral semble signé, mais les hostilités ne s’arrêteront pas là. Les médias continueront de cibler prioritairement la FI, en non pas le FRN. Le PS continuera sa stratégie pour reprendre une hégémonie que lui a confisquée la FI.
Les sondages actuels donnant les macroniens derrière le FRN et le NFP, nul doute qu’en cas d’élimination au premier tour, ils feront le choix d‘éliminer l’insoumis(e) face à la menace fasciste.
C’est à un véritable bombardement politique que l’on assiste depuis la fin de la semaine et, bien sûr, les médias n’entendent pas laisser à la FI le droit de se défendre.
Les listes des candidatures ont été bouclées ce dimanche soir. Adrien Quatennens est allé se faire pendre ailleurs, mais ce n’est pas suffisant. Des voix s’élèvent dans les partis associés du Nouveau Front Populaire pour soutenir, non pas pour Aurélien Le Coq, choisi par la FI pour le remplacer, mais
Même attitude pour 5 députés sortants que la FI ayant décidé de ne pas reconduire. Les médias et des dirigeants des partis associés en font des martyrs.
Pendant que Corbière tentait de se légitimer dans un meeting à Montreuil, avec le soutien des médias, bien sûr, et avec de Marine Tondelier et d’Olivier Faure, en contradiction avec les accords signés, Manuel Bompard répondait aux commissaires politiques de l’axe de la raison, fervents partisans de la ligne Autain, Corbière, Garrido, Ruffin, puisqu’elle est sans danger pour le système en place.
A noter que la France Insoumise n’a pas dénoncé publiquement le choix du PS d’investir, dans la 1ère circonscription de l’Ariège, Madame Martine Froger, élue dans une partielle en 2023 avec les voix de toutes les droites (ReNaissance, LR, RN), contre la députée insoumise sortante Bénédicte Taurine. Et s’est contenté d’ironiser sur le soutien de ReNaissance à l’ancien président Hollande, contre qui elle ne présentera pas
